Médiator, Dépakine, prothèses mammaires Pip, on ne compte plus les désastres sanitaires qu’ont pu provoquer ces trois médicaments. Spécialisé dans la santé depuis 2013, Gabriel Combris, un journaliste d’investigation, vous plonge dans une enquête inquiétante et alarmante concernant ces trois médicaments qui ont entraîné la mort ou divers problèmes de santé de nombreuses victimes. Le point avec le journaliste d’investigation Gabriel Combris.
Gabriel Combris : Le médiator, un médicament détourné de son usage
Quel est donc ce médicament qui a fait parler de lui dans la presse ? Quel est le scandale du médiator ? Gabriel Combris a mené mon enquête et vous révèle tout !
Un coupe-faim qui amène vers la fin
Mis au point par les laboratoires Servier, ce médicament a été commercialisé pour la première fois en 1976. Cet antidiabétique a été prescrit à de nombreuses reprises comme un anorexigène, un coupe-faim. Pratique si l’on veut perdre du poids cependant, le médiator cause de graves effets secondaires. Il est retiré du marché français en 2009. En effet, ce médicament est accusé d’avoir entraîné la mort de 1 000 à 2 000 personnes, sans compter les personnes qui sont encore vivantes, mais qui souffrent des conséquences des effets secondaires.
La vérité éclate dans la presse
Après avoir enquêté pendant presque 10 ans sur les effets cardiaques, une pneumologue au CHU de Brest lance l’alerte en 2007 sur les dangers du Médiator. Elle signale à l’agence du médicament des cas de valvulopathies cardiaques.
En 2009, l’Afssaps fait retirer le médiator et ses génériques de la vente en pharmacie française. L’affaire du médiator tourne au scandale sanitaire. Le ministre de la Santé de l’époque, Xavier Bertrand recommande aux patients ayant été traités par ce médicament de consulter leur médecin.
Le procès
Le lundi 29 mars 2021, soit dix années après l’arrêt à la vente en France du médiator, le tribunal de Paris a rendu son jugement :
- Les laboratoires Servier doivent verser plus de 180 millions d’euros aux victimes
- L’ex numéro deux de Servier, Jean-Philippe Seta, a été condamné à quatre ans de prison avec sursis ainsi qu’une amende de 90 600 euros. Le numéro un, Jacques Servier, est décédé en 2014.
- Accusés de conflits d’intérêts, des anciens cadres des autorités de santés ont également été condamnés à de la prison avec sursis et des amendes.
- Pour avoir tardé à suspendre la commercialisation du médicament, et ce, malgré l’alerte lancée par Irène Frachon, l’Agence nationale du médicament a été condamnée de 303 000 euros d’amende.
Gabriel Combris : La Dépakine, responsable de nombreuses déformations in utérus
Qu’est ce que la Dépakine ?
Formulée à base de Valproate de sodium, explique Gabriel Combris, la Dépakine est un médicament commercialisé depuis 1967 et prescrit en cas de convulsions liées à la fièvre chez l’enfant, de troubles bipolaires ou d’épilepsie. Ce médicament se présente sous diverses formes : en sirop, en comprimés et en solution buvable.
Un scandale qui commence en 2015
Gabriel Combris : “Une première famille dépose plainte contre ceux qui produisent la Dépakine, le laboratoire Sanofi. Leur avocat, qui défend une trentaine de famille contre ce laboratoire, dénonce les prescriptions jusqu’en 2010 alors que les effets secondaires étaient connus en 1980.”
Sanofi et l’Agence nationale du médicament ont fait preuve d’une faible réactivité concernant ce médicament qui présentait des risques très importants pour les patientes enceintes (malformations congénitales, retards chez l’enfant, risque élevé d’autisme, …).
En 2020, l’agence du médicament et le laboratoire Sanofi sont mis en examen pour “homicides involontaires” rappelle Gabriel Combris.
Quels sont les résultats du procès ?
Le 5 janvier 2021, relate Gabriel Combris, Sanofi est jugé responsable d’un manque d’information sur les risques de la Dépakine. Suite à cette décision, le tribunal de Nanterre a condamné le laboratoire Sanofi, le jeudi 12 mai 2022, à verser 450 000 euros à une famille pour un manque d’information sur la notice.
Cette affaire est la première d’une longue série. En effet, une action de groupe a été lancée en 2017 par l’association Apesac (association d’Aide aux Parents d’Enfants souffrant du Syndrome de l’anti-convulsant ).
Suite à cette condamnation, Sanofi a déclaré qu’il comptait faire appel.
Gabriel Combris : Les prothèses mammaires de la société Poly Implant Prothèse (Pip)
Basée à La Seyne-sur-Mer dans le Var, on estime qu’entre 400 000 et 500 000 femmes ont porté des prothèses mammaires Pip dans le monde, dont 30 000 femmes en France. Cette affaire touche Gabriel Combris et lui donne la furieuse envie d’en savoir plus sur les questions de santé en France.
Un scandale international
La société Pip est épinglée par les autorités en 2010 pour avoir rempli ses prothèses mammaires avec du gel en silicone artisanal non-conforme par souci d’économie.
En 2021, soit 11 ans après, la cour d’appel de Paris vient enfin de trancher, engageant la responsabilité de la société de certification TÜV Rheinland. La marque allemande, se souvent Gabriel Combris, avait jusqu’ici rejeté la faute sur sa filiale française, expliquant avoir été trompée par Pip. TÜV Rheinland est donc condamné pour manquement aux obligations de vigilance et de contrôle.
Les poursuites pénales contre Pip ont été arrêtées
Le fondateur de Pip, Jean-Claude Mas, a été condamné à Marseille en 2013, puis en appel en 2016 à 75 000 euros ainsi que quatre ans de prison ferme pour tromperie aggravée et escroquerie. Malgré cette décision de justice, Jean-Claude Mas n’a passé que huit mois en prison. Il aura vendu près d’un million de prothèses mammaires Pip dans le monde. Pour autant, les poursuites contre son entreprise ont pris fin lorsque Jean-Claude Mas est mort en 2019.
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