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De la rue aux réseaux sociaux, la PMA en débat.s
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7 ans agoon

8h45, Paris 16ème, sortie de métro. Je balaie la chaussée des yeux lorsque mon regard croise des inscriptions sur le sol. Nous avons malheureusement tou.te.s vu ces tags envahir les rues de Paris. « Non à la PMA », « PMA sans père = douleur sans fin », une flopée de messages signifiant que sans un père, un enfant ne pourrait être heureux. Malgré les efforts du collectif So.Streetart début septembre 2018 pour recouvrir ces messages d’intolérance par des coeurs, ces inscriptions n’ont toujours pas été nettoyées… comme pour rappeler que la
question divise et qu’elle demeure d’actualité.
La PMA, qu’est-ce que c’est ?
Avant même de devenir un concept qui fait débat dans l’espace public, la Procréation Médicalement Assistée est initialement un ensemble de techniques médicales permettant la procréation en dehors du processus naturel. Ces techniques sont encadrées par la loi relative à la bioéthique (Code de la Santé Publique) du 6 août 2004. Elle précise que l’homme et la femme du couple doivent être vivant.e.s, en âge de procréer, marié.e.s ou en mesure d’apporter la preuve d’une vie commune d’au moins deux ans et que le couple doit présenter une infertilité pathologique médicalement constatée. La PMA peut être réalisée avec le don de sperme d’un donneur tiers lorsqu’il existe un risque de transmission d’une maladie d’une particulière gravité à l’enfant ou à l’autre membre du couple.
La loi ne s’applique donc qu’aux couples hétérosexuels et l’ouverture de la PMA à toutes les femmes (couples de lesbiennes ou femmes seules) fait largement débat en France, contrairement à la Belgique où l’accès à la PMA voté en 2007 n’a provoqué aucune polémique . Six français.e.s sur dix se disent favorables à l’ouverture de celle-ci et le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) s’est déclaré en faveur de cette mesure dans sa révision de la loi de bioéthique présentée en septembre 2018.
Malgré ces bonnes nouvelles en faveur de la PMA, ses détracteur.euse.s ne manquent pas. La PMA est un sujet instrumentalisé depuis la promulgation en mai 2013 de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Bien que l’adoption par les couples du même sexe ait été rendue possible, la PMA (tout comme la GPA) reste quant à elle impossible. De nombreuses femmes se rendent donc dans les pays frontaliers à la France (Belgique ou Espagne) pour avoir recours à un donneur anonyme. Ces démarches à l’international nécessitent non seulement des coûts et un investissement moral élevés mais les femmes qui s’y engagent s’exposent également à des risques sanitaires avec un suivi gynécologique moindre, de potentielles transmissions d’IST, etc.
En 2015, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes est le premier à recommander l’ouverture de la PMA à toutes les femmes en France. Puis, en septembre 2018, à l’heure de la révision de la loi sur la bioéthique, c’est donc au tour du CCNE de s’intéresser à la question et de se placer en faveur du droit à la PMA pour des raisons « d’égalité ».
Le grand retour de la Manif Pour Tous
Dans tout débat sociétal on trouve les « pro.e.s » et les « anti.e.s ». Comme cinq ans auparavant, La « Manif Pour Tous » revient en ligne de front ces derniers mois. Les parisien.ne.s retrouvent une nostalgie amère en souvenir de 2013, quand les tags et autres affiches rhabillaient également les trottoirs. Une première campagne a fait son apparition dans les rues de la capitale début décembre avant l’annonce du Comité, comme pour tenter d’influencer la décision finale de celui-ci. « Filiation fiction », «Tous nés d’un père et d’une mère », « PMA sans papa », comme chaque rentrée les affiches roses et bleues font leur grand retour. Des visuels qui s’inscrivent graphiquement dans ce qui a déjà été fait par la Manif Pour Tous comme pour nous souffler à l’oreille que « ça y est, elle est revenue ».
Le 25 septembre 2018, la « Manif Pour Tous » se réapproprie la rue. Des rassemblements ont lieu devant le siège du CCNE et aux quatre coins de la France le lendemain de l’approbation de la révision de la loi. Mais iels ne sont pas seul.e.s à investir les pavés puisque les défenseur.se.s de la mesure sont ce jour-là aussi dans la rue. Cette manifestation mobilise également les voix des mouvements féministes qui s’élèvent aux quatre coins du globe depuis #MeToo. Le temps est venu pour les femmes de prendre la parole et de prétendre à leurs libertés, dont celle d’avoir recours à la PMA, peu importe leur situation.
Une campagne qui ne décolle pas
Tags, flyers et affichages sauvages constituent un affrontement communicationnel urbain auquel sont désormais habitué.e.s les français.e.s. C’est en octobre dernier que la Manif Pour Tous innove et investi dans une nouvelle campagne avec son hashtag #DeBase. Une campagne pleine d’amour, de roses et de ballons de foot qui vient présenter la nouvelle identité graphique du mouvement : plus épurée, plus « tendance ». Un fond blanc, quelques motifs et une typographie qui attire l’oeil. La Manif Pour Tous se lance une nouvelle fois à la conquête du coeur des français.e.s avec une nouvelle tactique : embrigader la jeunesse.
La campagne serait presque visuellement appréciable, bien que « cheap », jusqu’à ce qu’on lise les textes. Toujours les mêmes slogans, les mêmes appels désespérés de celleux qui se targuent humblement de « défendre les plus faibles » sur Twitter. En parlant de réseaux sociaux, l’hashtag #DeBase ne semble pas fonctionner exactement comme prévu. Le hashtag est davantage employé pour être détourné par les membres de la communauté LGBTI+ que tweeté par des anti.e.s-PMA… Un flop.
Petite séance de décollage d’affiches de #fachos et d’#homophobes à #Paris. Malgré le soutien de plusieurs passants, nous n’avons pas été épargnés par les insultes d’un certain couple visiblement partisan de @LaManifPourTous. #Debase
Cc @dupontaignan @Anne_Hidalgo @ParisPasRose pic.twitter.com/Q2hfr2T4Gf— Hugo Guillemoz-Harvey (@hugharvey) 18 octobre 2018
Mais même si #DeBase est, pour La Manif Pour Tous, représentatif d’un coup de com’ raté, il illustre par ses tweets éclectiques le débat toujours vif et brûlant de la PMA en France.
Avoir le droit d’être parent.e
Le 10 octobre, #BonsParents est un nouvel hashtag qui fait son apparition via une chaine YouTube créée par l’association SOS Homophobie. Le premier spot vidéo, de près d’une minute et réalisé par l’agence TBWA, est relayé rapidement par de nombreux médias et par des célébrités. A travers l’hashtag #BonsParents, les internautes se posent les questions qui dérivent de la PMA. Qu’est-ce que c’est qu’être un.e bon.ne parent.e ? Une interrogation que toute personne s’est déjà posée, en étant parent.e ou enfant, et qui pourtant ne possède
pas de réponse universelle.
La première vidéo de cette chaine Youtube consiste en un spot filmé subjectivement par l’un.e des membres de la famille qui présente diverses situations dans lesquelles l’internaute s’interroge : en tant que parent.e, préfère-t-on s’amuser ou faire les devoirs avec l’enfant ? Plutôt le.a gronder ou le.a réconforter ? Les situations mises en scène nous font réfléchir sur nos propres réactions en tant que potentiel.le parent.e et nous découvrons à la fin de la vidéo que la famille présentée est homoparentale.
Ce spot est en réalité une réponse brillante de l’association SOS Homophobie au hashtag lancé par La Manif Pour Tous. Il émeut, touche et questionne même celleux qui n’avaient pas encore d’avis tranché sur la question. Par la mise en image de la banalité du quotidien d’une famille homoparentale, l’association matérialise son opinion en faveur de l’ouverture de la PMA à travers l’opportunité de donner à tout le monde le droit d’être un.e bon.ne parent.e. Parce que pour SOS Homophobie comme pour ses soutiens : PMA, l’égalité n’attend pas.
Agathe PALHIES
SOURCES :
https://www.dictionnaire-juridique.com/definition/procreation-medicalement-assisteepma.
php
http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/etats-generaux-2018/bioethiqueouverture-
pma-toutes-femmes-debat.html
https://www.liberation.fr/france/2018/09/25/pma-la-manif-pour-tous-redescend-dansla-
rue_1681262
https://twitter.com/hashtag/debase
Tweets by LMPT75
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Ménopause au travail : ces 25 propositions qui vont changer la donne
Published
4 semaines agoon
16/09/2025
14 millions de femmes françaises sont concernées par la ménopause, mais le monde professionnel reste largement sourd à cette réalité. Le rapport remis au gouvernement en avril 2025 pourrait bien révolutionner la prise en compte de cette étape de vie au bureau.
17,2 millions de femmes de plus de 45 ans sont d’ores-et-déjà concernées par la ménopause en France. Chaque année, ce sont 500 000 femmes qui entrent progressivement dans la ménopause La ménopause : s’informer et en parler – Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. Pourtant, ce bouleversement physiologique majeur reste un angle mort des politiques d’entreprise. Un rapport parlementaire révolutionnaire pourrait changer cette réalité.
Un rapport qui brise enfin le silence
Dans un rapport dévoilé le 9 avril 2025, la députée Stéphanie Rist a présenté 25 recommandations devant aboutir, à l’horizon 2026, à une meilleure prise en compte de la ménopause dans le monde du travail Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail | Éditions Tissot. Ce document inédit marque un tournant dans l’approche institutionnelle d’un sujet longtemps tabou.
La ménopause, qui concerne plus de 17 millions de femmes en France, est encore trop souvent perçue comme un sujet intime, voire honteux Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72. Cette omerta professionnelle a des conséquences dramatiques : 87 % des femmes ressentent des symptômes liés à la ménopause, parfois très invalidants, comme les bouffées de chaleur, les douleurs articulaires, les troubles cognitifs ou encore la fatigue chronique Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72.
Des chiffres qui révèlent l’ampleur du déni
Les statistiques révèlent une réalité saisissante. Une femme sur deux estime que la ménopause a un impact sur sa vie professionnelle. Au Royaume-Uni, 10 % des femmes disent avoir quitté leur emploi pour cette raison Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72. En France, les données manquent encore, mais les témoignages convergent vers la même réalité.
94 % des femmes de 45 à 50 ans sont touchées par au moins un symptôme de la ménopause ; 73 % d’entre elles le sont encore entre 61 et 65 ans Santé des femmes au travail : des maux invisibles – Le rapport – Sénat, selon une étude du Gemvi (Groupe d’Etude sur la Ménopause et le Vieillissement hormonal). Des chiffres qui démontrent l’urgence d’agir dans le monde professionnel.
Les 25 propositions décryptées : révolution en marche
Axe 1 : Mesurer pour agir
Le rapport propose un plan structuré autour de trois priorités : chiffrer, former et adapter Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72. La première mesure phare ? Chiffrer le coût économique de la ménopause. Une estimation nationale serait un levier puissant de sensibilisation pour les employeurs Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72.
Cette approche économique vise à sortir la ménopause de la sphère purement médicale pour en faire un enjeu de performance collective. D’après les retours terrain de professionnels parisiens spécialisés dans l’accompagnement des transitions de carrière, cette donnée manquante freine considérablement la sensibilisation des directions d’entreprise.
Axe 2 : Former et informer
Créer un guide “Ménopause sur le lieu de travail”. Destiné aux managers et aux salariés, ce guide intégrera des outils pratiques, des exemples d’aménagements, et des conseils pour adapter les conditions de travail Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72.
La formation constitue le nerf de la guerre. Nommer des ambassadeurs “Ménopause et emploi”. Ils auront pour mission de promouvoir le sujet dans les grandes entreprises et les services publics Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72. Cette mesure s’inspire des réussites observées dans la lutte contre le harcèlement sexuel au travail.
Axe 3 : Adapter concrètement le travail
Les propositions les plus révolutionnaires concernent l’adaptation immédiate des conditions de travail. Encourager l’adaptation des postes de travail. Climatisation, accès à l’eau, flexibilité horaire, télétravail : autant de solutions à mettre en œuvre localement Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72.
Adapter le mobilier de bureau selon les recommandations du GEMVI. Pour prévenir la sédentarité et les troubles musculosquelettiques aggravés par la ménopause Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72. Cette mesure technique révèle une approche globale de la santé féminine au travail.
Révolution dans le suivi médical
Intégrer la ménopause à la visite médicale de mi-carrière (45 ans). Cette mesure a déjà été reprise par la ministre du Travail, Catherine Vautrin Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72. Cette évolution marque une reconnaissance institutionnelle majeure.
La proposition de loi envisage, en tout premier lieu, de faire doublement évoluer les modalités de réalisation de la visite médicale de mi-carrière Proposition de loi visant à améliorer la sensibilisation et la prévention de la ménopause : les mesures intéressant les salariées et les entreprises | Éditions Tissot. Concrètement, cet examen médical est réalisé, en l’absence de disposition conventionnelle et sauf exception, durant l’année civile du 45e anniversaire du salarié Proposition de loi visant à améliorer la sensibilisation et la prévention de la ménopause : les mesures intéressant les salariées et les entreprises | Éditions Tissot.
Cette visite évoluée permettrait de faire un état des lieux de l’adéquation entre le poste de travail et l’état de santé du salarié ; sensibiliser le salarié aux enjeux du vieillissement au travail et sur la prévention des risques professionnels Proposition de loi visant à améliorer la sensibilisation et la prévention de la ménopause : les mesures intéressant les salariées et les entreprises | Éditions Tissot, ménopause comprise.
L’expérimentation révolutionnaire de l’arrêt gynécologique
La mesure la plus audacieuse concerne l’expérimentation d’un arrêt de travail au bénéfice des salariées touchées par des symptômes incapacitants liés à la ménopause Proposition de loi visant à améliorer la sensibilisation et la prévention de la ménopause : les mesures intéressant les salariées et les entreprises | Éditions Tissot. Le texte autorise l’État à instaurer, pour une durée maximale de 3 ans et dans un périmètre limité à 3 régions, un arrêt de travail Proposition de loi visant à améliorer la sensibilisation et la prévention de la ménopause : les mesures intéressant les salariées et les entreprises | Éditions Tissot spécifique.
Cette expérimentation s’inspire des modèles européens avancés. Si certaines entreprises ont déjà mis en place des mesures, comme des jours de congé supplémentaires, cette proposition de loi pourrait renforcer la reconnaissance des enjeux liés à la ménopause en entreprise Ménopause et travail : vers une meilleure prévention en entreprise ?.
Collecte de données : vers des statistiques genrées
Produire des statistiques genrées et par tranche d’âge sur la santé au travail. Un outil indispensable pour piloter des politiques plus inclusives Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72. Cette mesure technique révèle une lacune criante : l’absence de données spécifiques sur la santé des femmes au travail selon leur cycle de vie.
Les entreprises pionnières commencent à s’organiser. Quelques entreprises ont toutefois expérimenté, à la marge, des actions sur la ménopause, généralement dans le cadre d’un congé menstruel ou d’une évolution des conditions de travail (ex : télétravail, accès à l’eau, régulation de la température, etc.) Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail | Éditions Tissot.
Un cadre juridique en construction
Offrir un cadre juridique aux collectivités expérimentant un “congé ménopause”. Bien que non proposé comme mesure généralisée, ce congé pourrait être testé à l’échelle locale Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72. Cette approche pragmatique évite l’écueil de la généralisation immédiate tout en ouvrant la voie à l’innovation sociale.
Dans les 6 mois précédant l’issue de cette expérimentation, le Gouvernement devrait alors remettre au Parlement une évaluation sur les résultats obtenus et sur l’opportunité de pérenniser ce dispositif Proposition de loi visant à améliorer la sensibilisation et la prévention de la ménopause : les mesures intéressant les salariées et les entreprises | Éditions Tissot.
Résistances et défis à surmonter
Malgré ces avancées, des résistances persistent. Les organisations syndicales et patronales, lorsqu’elles consentent à investir le sujet, peinent à adopter une position claire et précise Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail | Éditions Tissot. Cette frilosité révèle l’ampleur du chemin à parcourir.
Le rapport met toutefois en avant que parmi ces entreprises, 28 selon la Direction Générale du Travail, seule l’une d’entre elles s’est attachée à aborder les spécificités de la ménopause Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail | Éditions Tissot. Un chiffre qui révèle l’immaturité du sujet dans le monde entrepreneurial.
Impact sur la carrière des femmes
Les enjeux dépassent la seule dimension sanitaire. Dans la mesure où les symptômes péri-ménopausiques et ménopausiques touchent une très large majorité de femmes en âge de travailler, ils peuvent avoir des conséquences négatives sur la qualité de vie des femmes au travail Santé des femmes au travail : des maux invisibles – Le rapport – Sénat.
Cette réalité questionne l’égalité professionnelle. Tout professionnel de santé devrait donc avoir suivi une formation requise sur la ménopause et savoir que ces symptômes climatériques peuvent affecter le bien-être et les capacités au travail avec, en conséquence, parfois la nécessité d’une adaptation transitoire des conditions de travail Santé des femmes au travail : des maux invisibles – Le rapport – Sénat.
Perspectives internationales : la France rattrape son retard
S’inspirant des réussites constatées à l’étranger, et notamment au Royaume-Uni, le rapport formule 10 recommandations destinées à améliorer la prise en compte de la ménopause en milieu professionnel Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail | Éditions Tissot. Cette approche comparative révèle le retard français sur le sujet.
Le Royaume-Uni fait figure de modèle avec des entreprises comme Marks & Spencer ou la BBC qui ont développé des politiques spécifiques depuis 2019. L’Australie expérimente depuis 2023 des congés ménopause dans la fonction publique.
Soutien syndical : une reconnaissance progressive
L’UNSA accueille favorablement ces deux annonces qui doivent permettre de mieux comprendre ce que vivent les femmes. À terme, ces enseignements devront se traduire par des mesures concrètes et facilitatrices Ménopause : un enjeu de santé et de conditions de travail – UNSA TPE. Cette position syndicale marque une évolution significative.
Favoriser la prise en compte de la ménopause repose aussi sur des environnements de travail favorables (tenues de travail adaptées, locaux ventilés, etc.) et sur une adaptation de l’organisation du travail (accès facilité au télétravail, horaires aménagés, ajustement de la charge de travail, etc.) Ménopause : un enjeu de santé et de conditions de travail – UNSA TPE.
Défis médicaux : vers une meilleure formation
Un défi majeur demeure : la formation des professionnels de santé. Le rapport souligne que 54,1 % des femmes souhaiteraient pouvoir consulter un gynécologue durant la période de ménopause, mais que le nombre de praticiens ne permet plus de répondre à cette demande (1 517 gynécologues en activité en 2023 contre 3 615 en 2012) Ménopause : un enjeu de santé et de conditions de travail – UNSA TPE.
Cette pénurie médicale rend d’autant plus cruciale l’adaptation du monde du travail aux réalités de la ménopause.
L’agenda politique : une fenêtre d’opportunité
La proposition de loi déposée par la députée Lingemann a été renvoyée à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale et sera examinée à une date qui reste encore à arrêter Proposition de loi visant à améliorer la sensibilisation et la prévention de la ménopause : les mesures intéressant les salariées et les entreprises | Éditions Tissot. L’agenda parlementaire déterminera la rapidité de mise en œuvre de ces mesures.
Le ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles a reçu, le mercredi 9 avril 2025, le rapport de la mission parlementaire sur la ménopause La ménopause : s’informer et en parler – Ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, marquant une prise en compte institutionnelle inédite.
Révolution culturelle en marche
Au-delà des mesures techniques, c’est une révolution culturelle qui s’amorce. L’objectif : faire de la ménopause un sujet structurant des politiques de santé publique et de qualité de vie au travail Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72.
Multiples sont donc les symptômes de la ménopause susceptibles d’impacter la santé physique et mentale des salariées (ex : bouffées de chaleur, douleurs articulaires, troubles cognitifs). Faire évoluer leur environnement de travail, en améliorant leur prise en compte, constitue donc une voie à prioriser Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail | Éditions Tissot.
Vers 2026 : une transformation attendue
Le rapport recommande également l’organisation d’Assises de la ménopause, rassemblant professionnels, entreprises et institutions, et l’intégration du sujet au Plan Santé au Travail 5 (PST5) Ménopause : 10 nouvelles propositions pour améliorer sa prise en compte au travail – Santé au Travail 72. Ces échéances dessinent une feuille de route ambitieuse.
Pour 14 millions de femmes françaises, l’année 2025 pourrait marquer le début d’une reconnaissance professionnelle attendue depuis trop longtemps. Entre révolution culturelle et adaptation pragmatique, ces 25 propositions dessinent les contours d’un monde du travail enfin inclusif à tous les âges de la vie féminine.
Cette analyse s’appuie sur le rapport parlementaire de Stéphanie Rist remis en avril 2025 et les propositions de loi en cours d’examen. Pour un accompagnement spécialisé des entreprises dans la prise en compte des enjeux de santé féminine au travail, consulter les ressources professionnelles spécialisées.
Sources : Rapport parlementaire Stéphanie Rist (avril 2025), Assemblée nationale, Ministère du Travail, études Gemvi, données gouvernementales 2025.

Martha Stewart est une femme d’affaires américaine qui a créé un empire médiatique et de décoration intérieure, Martha Stewart Living Omnimedia, Inc. Elle est connue pour ses livres, ses magazines, ses émissions de télévision et ses produits sur la cuisine, l’art de recevoir et le bricolage. Voici son parcours exceptionnel et ses conseils pour réussir.
Ses débuts
Martha Stewart est née le 3 août 1941 à Jersey City, dans le New Jersey. Elle est la deuxième de six enfants d’une famille d’origine polonaise. Ses parents étaient tous les deux enseignants, mais son père a ensuite travaillé comme vendeur de médicaments.
Dès son enfance, Martha Stewart apprend à cuisiner et à coudre avec sa mère. Elle développe aussi une passion pour le jardinage avec son père. Elle commence à travailler comme mannequin à l’âge de 13 ans, apparaissant dans des défilés de mode, des publicités télévisées et des magazines.
Voici une vidéo relatant la carrière de Martha Stewart en anglais :
Elle poursuit ses études à Barnard College, à Manhattan, où elle obtient un diplôme en histoire européenne et architecturale en 1962. Elle y rencontre Andy Stewart, un étudiant en droit à Yale, qu’elle épouse en 1961. Six ans plus tard, après la naissance de leur fille Alexis, Martha Stewart devient courtière en bourse pour la firme Monness, Williams et Sidel. Elle travaille à Wall Street jusqu’en 1972, année où la famille déménage à Westport, dans le Connecticut.
Son ascension
Après avoir restauré la ferme du XIXe siècle qu’ils avaient achetée, Martha Stewart décide de se consacrer à la cuisine gastronomique, qu’elle s’est enseignée en lisant le livre de Julia Child Maîtriser l’art de la cuisine française. Elle lance une entreprise de traiteur à la fin des années 1970, et se fait rapidement remarquer pour ses menus raffinés et sa présentation créative. En moins de dix ans, Martha Stewart, Inc., devient une entreprise d’un million de dollars qui sert des clients prestigieux et célèbres.

Martha Stewart se lance ensuite dans le monde de l’édition avec son premier livre, Entertaining, qui devient un best-seller et qui est suivi par d’autres publications telles que Martha Stewart’s Quick Cook Menus, Martha Stewart’s Hors d’Oeuvres, Martha Stewart’s Christmas et Martha Stewart’s Wedding Planner. Sa notoriété grandissante a un impact négatif sur sa vie personnelle, puisque son mariage avec Andy se termine par un divorce en 1990, après une séparation difficile de trois ans.
En 1991, Martha Stewart, Inc., devient Martha Stewart Living Omnimedia, Inc., avec le lancement de son magazine, Martha Stewart Living. L’empire du style de vie de Martha Stewart s’étend bientôt à deux magazines, une publication de recettes au format poche, une émission de télévision populaire sur le câble, une chronique syndiquée dans les journaux, une série de livres pratiques, une émission de radio, un site Internet et 763 millions de dollars de ventes annuelles au détail. Le 19 octobre 1999, la plus célèbre femme au foyer d’Amérique retourne à Wall Street pour voir son entreprise faire son entrée en bourse au New York Stock Exchange. À la fin de la journée, le prix de chacune des 72 millions d’actions de Martha Stewart Living Omnimedia, Inc. avait augmenté de plus de 95 % et rapporté près de 130 millions de dollars.
Actualité
Élisabeth Borne, la première ministre qui vient de la gauche et de l’écologie
Published
2 ans agoon
27/04/2023
Élisabeth Borne est la nouvelle première ministre de la France depuis le 16 mai 2022. Elle succède à Jean Castex, qui a démissionné après la défaite de la majorité présidentielle aux élections régionales. C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste depuis Edith Cresson en 1991-1992. Qui est cette femme d’État qui a gravi les échelons de la haute fonction publique et de la politique ?
Une polytechnicienne au service de l’État
Née le 18 avril 1961 à Paris, Élisabeth Borne est issue d’une famille modeste. Son père est ouvrier et sa mère est secrétaire. Elle fait des études brillantes et intègre l’École polytechnique en 1980, à une époque où les femmes y sont encore rares. Elle poursuit sa formation à l’École nationale des ponts et chaussées et devient ingénieure générale des ponts et chaussées.
Voici une vidéo présentant cette femme :
Elle commence sa carrière au ministère de l’Équipement, où elle occupe différents postes liés à l’aménagement du territoire, aux transports et à l’environnement. Elle est notamment chargée de la préparation du sommet de la Terre de Rio en 1992 et du plan Climat de 2004. Elle devient directrice régionale de l’équipement d’Île-de-France en 2007, puis préfète de Poitou-Charentes en 2013.
Une proche de Ségolène Royal et d’Emmanuel Macron
En 2014, elle rejoint le cabinet de Ségolène Royal, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, comme directrice de cabinet. Elle y travaille sur des dossiers comme la transition énergétique, la loi sur la biodiversité ou la COP21. Elle se lie d’amitié avec Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, qui apprécie son pragmatisme et son sens du dialogue.
En 2015, elle quitte le gouvernement pour prendre la présidence de la RATP, l’entreprise publique qui gère les transports en commun parisiens. Elle y mène une politique ambitieuse de modernisation du réseau, d’extension du métro et de développement des modes doux comme le vélo ou le covoiturage. Elle affronte aussi plusieurs mouvements sociaux, notamment contre la réforme des retraites en 2019.

Une ministre aux multiples casquettes
En 2017, elle fait partie des personnalités issues de la gauche qui soutiennent Emmanuel Macron lors de l’élection présidentielle. Elle est nommée ministre chargée des Transports au sein du gouvernement d’Édouard Philippe. Elle y défend le projet de loi d’orientation des mobilités (LOM), qui vise à favoriser les alternatives à la voiture individuelle, à accélérer la transition écologique des transports et à rénover les infrastructures.
En 2019, elle devient ministre de la Transition écologique et solidaire, après la démission de François de Rugy. Elle hérite d’un portefeuille élargi, qui comprend aussi l’énergie, le logement ou les relations avec les collectivités territoriales. Elle doit faire face à plusieurs crises, comme l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, les tensions autour du projet d’éoliennes offshore à Saint-Brieuc ou la gestion de la pandémie de Covid-19.
En 2020, elle est nommée ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion dans le gouvernement de Jean Castex. Elle a pour mission de limiter les conséquences sociales et économiques de la crise sanitaire, en soutenant l’activité partielle, en favorisant le télétravail ou en accompagnant les jeunes vers l’emploi. Elle doit aussi mener à bien la réforme controversée.
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